Article paru dans santemagazine.fr
Les enfants, tout comme les adultes, ont traversé une période compliquée pendant le confinement. Mais leur façon de l’exprimer est souvent plus agressive, à cause du manque de stabilité émotionnelle.
Votre enfant s’effondre parce que sa courgette est coupée en rondelles et pas en carrés ? Il fait une crise de colère d’une demie heure parce que son crayon s’est cassé entre ses doigts ? Vous sentez que son petit corps n’arrive pas à gérer toute la frustration accumulée au cours des derniers mois ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul parent dans cette situation, et il existe dessolutions.
En effet, les enfants ressentent le manque de leur vie sociale, de leur routine pré-confinement et des structures auxquelles ils étaient habitués. Ils vivent les mêmes émotions que les adultes, mais les expriment de manière différente, en pleurant, en criant, en se disputant avec leurs frères et sœurs, et en étant agressifs. Les parents ont un rôle essentiel à jouer en soutenant leur stabilité émotionnelle et en leur donnant les outils nécessaires pour qu’ils expriment leurs émotions.
Comprendre les causes.
Les deux mois de confinement ont été difficiles à gérer pour de nombreux parents : travailler à distance, maintenir des horaires réguliers, prendre trois repas équilibrés par jour, vérifier que les enfants suivent leurs cours et pratiquent de l’activité physique… chaque journée a représenté un véritable défi pour les familles.
Cette période aura donc des conséquences sur la capacité des plus jeunes à réguler leurs émotions, expliquent les experts interrogés par le site de la CNN. Les enfants peuvent manifester leur détresse par des comportements régressifs qui les aident à se sentir en sécurité. Ils n’arrivent pas à comprendre que leurs parents puissent être à la maison, mais occupés sur leurs ordinateurs.
D’autre part, l’adulte stressé est plus susceptible de perdre patience avec ses enfants, créant ainsi un cercle vicieux.
Ces changements n’ont rien d’anormal. Mais il est important de garder à l’esprit que les tout petits ne se comportent pas de cette façon pour vous gâcher la vie. Ils sont simplement tristes, se sentent seuls, sont peut-être fatigués, et n’arrivent pas à contrôler leurs actions et émotions.
Les aider à faire face.
Après une crise de colère, l’enfant arrive plus facilement à exprimer ce qui ne va pas. Le but est de réduire le temps de crise, pour que l’apaisement arrive en quelques minutes. Pour l’y aider, vous pouvez essayer de valider ses sentiments, lui dire que vous le comprenez, et que la situation est difficile.
Vous pouvez également discuter avec lui pour comprendre ce qui le fait souffrir et essayer de trouver une solution ensemble. Ses cousins qui habitent à plus de 100 km lui manquent ? Vous pouvez organiser une activité commune à faire ensemble, face caméra.
Identifier les émotions.
L'apprentissage de l'intelligence émotionnelle est un élément clé de la croissance, et les parents peuvent profiter de ce moment pour développer ces capacités. Comme entraînement, vous pouvez nommer les émotions que ressentent les personnages des livres ou des films préférés de vos tout petits. Expliquez ce sentiment pour que votre enfant soit capable de le reconnaître par lui-même.
Puis, au fur et à mesure qu’elles se présentent, parlez des émotions et demandez aux enfants à quel moment ils ont ressenti la joie, la tristesse ou la colère pour la dernière fois. En cette période compliquée, nous avons tous besoin d’être indulgents avec nous-mêmes. Et n’oubliez pas que les thérapeutes, vos proches, et parfois même les enseignants, sont prêts à vous aider.